André LABAN ou l'Aleph des profondeurs
A comme André, A comme Aleph, au commencement de tout ...
A la partie inférieure du tableau, vers la droite, je vis une petite sphère aux couleurs chatoyantes, la lumière du soleil qui répandait un éclat féérique, des images de rêve. Je compris que ce mouvement était une illusion produite par les spectacles vertigineux qu’elle renfermait, ces cercles enchainés. Le diamètre de l’Aleph devait être de deux ou trois centimètres, mais l’espace cosmique était là, sans diminution de volume. Chaque chose équivalait à une infinité de choses, parce que je la voyais clairement de tous les points de l’univers.
Je vis les perspectives intercalées, polyphoniques des bleus, la mer.
Je vis des yeux tout proches, interminables, qui s’observaient en moi comme dans un miroir, je vis l’épaisseur du temps, le passé intérieur, tous les miroirs de la planète et aucun ne me refléta. Je vis une eau semée d’astres, des continents disparus, poteries et amphores éparses sur le sable, les épaves les plus fabuleuses, la Sainte Victoire. Je vis le Monde du Silence, des ballets de poissons, le MOZART du Cinéma. Je vis la Méditerranée, l’Atlantique, la Mer Rouge, la Mer Noire … la magie des fonds, l’air du large. Je vis de convexes déserts et chacun de leurs grains de sable, je vis la nuit et le jour contemporain, je vis l’Aleph sous tous les angles, je vis sur l’Aleph la mer et sous la mer de nouveau l’Aleph, je vis mon visage et mes viscères, j’eus le vertige car mes yeux avaient vu l’inconcevable univers.
Marie-Hélène BARREAU MONTBAZET
Vice-présidente de Maecene Arts
Docteur en histoire de l'art
Des bleus à l'âme ...
Tu as repris le large André.
Tu poursuis outre-mer de nouvelles traversées extraordinaires, le regard tourné vers d’autres cieux, vingt mille bleus où mourir, ajoutant du bout des doigts un peu de vagues au ciel, le regard toujours bienveillant et facétieux au-dessus de la mer.
Ultime exploration en apnée dans l’espace pour l’éternité.
Le bleu délivre sans faire de bruit, il s’évade indéfiniment et toi avec.
Tous ces bleus qui gagnent un ciel plus vaste que la mer ne vont pas sans douleur. Oui on est triste, tu vas nous manquer. On se souviendra quand tu disais que tu voulais qu’on sourît quand on pensera à toi …
Ton oeuvre marquera les générations à venir; elle restera en nous …
Laurent, c’est toi qui a maintenant « les clés du camion »! Ce sont les derniers mots qu’André, ton père spirituel, a eus pour toi.
Merci André. A Dieu l’Artiste. Merci à toi aussi Laurent. Toute mon admiration et ma tendre affection pour vous deux.
Marie-Hélène BARREAU MONTBAZET