Lors de sa dernière exposition en mars 1995 à l’Orangerie du Musée de l’Évêché à Limoges, Pierre BERNOTTE a présenté ses oeuvres réalisées en blanc sur blanc.
Ces peintures illustrent les différents aspects de la lumière, qui par moment éclaire l’Humanité.
L’immatériel:
C’est la lumière du jour, la transparence qui donne leurs couleurs à toutes choses, mais aussi le blanc qui est la somme de toutes les couleurs.
Le matériel:
C’est la lumière de la torche, de la lampe à huile, qui au Néolithique a donné corps aux ombres et inventé l’image dont l’homme préhistorique gravait le sens sur le rocher.
Le spirituel:
C’est la lumière de l’intelligence, par l’invention dans les cités Sumériennes de l’écriture alphabétique qui, depuis ces temps anciens, s’est répandue dans le monde entier, et devenu véhicule de toutes les langues et de la pensée.
C’est ainsi que le sujet de ces peintures est devenu le rappel des vieux signes et la célébration du héros mythique Gilgamesh, à la fois dieu et homme, d’avant et d’après le déluge, dont l’épopée fut le premier livre écrit et le plus diffusé de la littérature ancienne.
Traduit du Sargonien en Hittite, en Hourrite, lu à Assour, en Anatolie, en Palestine, c’est le premier grand livre du déluge et de la condition humaine.
Laurent CADEAU
Président de Maecene Arts
Un portrait de femme de Pierre BERNOTTE mis en lumière après la vente aux enchères de la Fondation VASARELY.
Les codes de Léonard de VINCI sont là, nous les avions devant les yeux.
Le buste positionné de trois quarts, pointant son regard vers le spectateur, a un effet miroir.
L’ovale du visage est effectivement légèrement tourné vers la droite par rapport à la Joconde.
En détaillant le dessin, nous retrouvons le drapé du vêtement, le voile, la chevelure bouclée avec une raie, les sourcils, les yeux, le nez et le demi sourire … tout y est.
Une femme heureuse que l’on ne peut que rapprocher de Marie-Thérèse BERNOTTE, son épouse, un bel hommage 500 ans plus tard.
3 autres portraits ont été découverts de 1950, 1960 et 1970.
En arpenteur du temps et de l’espace, Pierre BERNOTTE était un humaniste avide de rencontres et de partages.
Il aimait accueillir curieux et collectionneurs dans son atelier limougeaud. J’y ai passé des heures à discuter avec lui et à découvrir la multitude de son travail.
"Travailler, travailler, travailler, dessiner, dessiner énormément", disait-il. "Je travaille sur le sujet même de la peinture, qu’est-ce que la peinture sinon essayer d’installer un temps éphémère dans un espace."
J’ai toujours regretté de ne pas avoir connu plus tôt cet amoureux de la vie qu’était BERNOTTE.
On ne peut pas évoquer les portraits de son épouse sans rechercher des autoportraits de l’artiste.
J’avais déjà identifié quelques dessins mais ce n’est qu’en 2022 qu’un autoportrait datant des années 60 a été retrouvé.
Je l’ai très vite rapproché de deux photos de Pierre BERNOTTE, les cheveux longs en 1949 avec ses têtes de cailloux et une marionnette improvisée sur son bateau à La Rochelle en septembre 1992.
Une combinaison dynamique dans la composition de la toile entre le jeu et la créativité de l’artiste, entre les mouvements du pinceau et l’explosion des couleurs.
Laurent CADEAU
Un jeu de cartes qui nous rappelle que pendant les moments les plus sombres de la guerre, même dans les pires dictatures, il était essentiel de se retrouver ensemble autour d’un jeu de cartes. Les regards pouvaient alors encore se croiser autour d’une table pour parler de l’absurdité de la guerre, jouer, rêver. BERNOTTE, comme beaucoup de Surréalistes à l’époque, créa ce jeu de cartes, un tarot sorti de son imaginaire.
« Alors on joue ! » disait BRETON pour faire front, pour rêver du monde entre copains autour d’emblèmes telles que la flamme d’amour, l’étoile de rêve, la roue de la révolution, la serrure de la connaissance. Les moyens sont rudimentaires, les dessins esquissés, les cartes sont usagées car elles ont vécu, elles ont été touchées, échangées.
Il n’y avait pas de perdant rappelait ELUARD. N’oublions pas ces moments d’humanité essentielle qui pour la première fois dans l’histoire nous sont confisqués par les autorités.
Marie-Hélène BARREAU MONTBAZET
Vice-présidente de Maecene Arts
Docteur en histoire de l'art
Chaque artiste a un jour exprimé son art avec la céramique, deux exemples avec 50 années d’écart, Pierre BERNOTTE et Florian EYMANN, le parallèle s’imposait.